13 janvier 2014

Poème de janvier

Les oies sauvages

Nul besoin d'être bon
Nul besoin de marcher sur les genoux
Sur une centaine de kilomètres à travers le désert, repentant.
Il te suffit, simplement, de laisser le doux animal qui est en toi
Aimer ce qu'il aime.

Parle moi de désespoir, de ton désespoir, et je te parlerai du mien.
Pendant ce temps, la Terre continue de tourner.

Pendant ce temps, le soleil et les perles limpides de la pluie
traversent les paysages,
balayant les prairies et les arbres enracinés,
les montagnes et les rivières.

Entre temps, les oies sauvages, là-haut dans le ciel bleu et pur,
reviennent une fois encore au pays.

Qui que tu sois, et quelle que soit la profondeur de ta solitude,
Le monde s'offre à ton imagination

Il t'interpelle comme la voix rauque et animée des oies sauvages
clamant encore et encore ta place
au sein de la famille des choses de l'univers.

Mary Oliver

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