19 décembre 2014

Nue

Nue, je me présente à toi avec mes peurs, mes forces, mes rêves, ma douceur et ma rage.

Je suis nue devant toi et pourtant si remplie de toutes mes expériences de vie, de cicatrices laissées par les chagrins et les doutes. Je suis nue devant toi et cette enveloppe corporelle abrite le joyau que je suis petit à petit devenue.

Je suis nue devant toi et souhaite t'offrir un fragment de mon âme, de mon cœur et de mon corps pour cette nuit et pour d'autres encore. Je suis habillée de tout ce que j'ai déjà vécu et nue de ce que nous allons vivre ensemble, nue encore de tes regards, de tes gestes maladroits si délicats, de ta présence lumineuse.

Je t'offre ma nudité dans ce qu'elle a de plus pure, de plus animale, de plus entière. Je suis dépouillée de mon égo. Puisse la magie du sacré nous transcender cette nuit.

7 décembre 2014

Les arômes de la poésie

La poésie se vit, se respire. Elle enivre, nourrit celui qui sait la recevoir. Intemporelle, elle apprivoise le passé et l'avenir et ne s'évapore pas avec l'instant. Elle réveille les coeurs arides, recueille nos lambeaux d'humanité embués de chagrin.

Elle dévoile sans cesse des teintes nouvelles, des arômes plus intensesElle colore nos âmes d'étoiles. Elle nous relie à notre essence, à Dieu, aux hommes, au cosmos. Elle est un refrain qui change de notes. Elle est une saison, jamais la même. Elle est une heure qui se cache dans les lueurs de l'aube ou dans le crépuscule. Elle danse au milieu des tâches du quotidien. Elle chante la grâce et la délicatesse. 

Elle est l'incendie qui ravage notre cœur. Elle est une mer agitée, un voyage qui nous emmène chaque fois loin du connu. Elle est l'imagination et la conscience, le rêve et la plénitude intérieure. Elle bruisse, elle chuinte, elle vrombit. Elle prend l'apparence d'une fusée puis se transforme en une aile d'abeille et vient s'assoupir dans un nid d'hirondelle.

Elle est humide et sèche, elle est froide et brûlante. Elle est versatile. Elle est imparfaite et rêveuse. Elle est âme, elle est nuage. Elle est féminine et masculine. C'est une déesse, une lionne, un temple, une cathédrale. Elle a parfois un sexe, des mains, des bras. Elle s'abrite derrière une trace, un souvenir, une senteur. Elle magnifie l'anse d'une tasse, l'éclat d'un silence, la fragilité d'un geste. Elle s'attarde au creux d'un regard que l'on ne peut oublier. 

Elle est à l'image de celui qui lui donne vie et de celui à qui elle est destinée. Elle est un guide et une lumière scintillante dans la farandole furieuse de nos existences. 

4 décembre 2014

Poème de décembre

Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin...

Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin
De venir dans ma chambre un peu chaque matin;
Je l'attendais ainsi qu'un rayon qu'on espère;
Elle entrait, et disait: Bonjour, mon petit père ;
Prenait ma plume, ouvrait mes livres, s'asseyait
Sur mon lit, dérangeait mes papiers, et riait,
Puis soudain s'en allait comme un oiseau qui passe.
Alors, je reprenais, la tête un peu moins lasse,
Mon oeuvre interrompue, et, tout en écrivant,
Parmi mes manuscrits je rencontrais souvent
Quelque arabesque folle et qu'elle avait tracée,
Et mainte page blanche entre ses mains froissée
Où, je ne sais comment, venaient mes plus doux vers.
Elle aimait Dieu, les fleurs, les astres, les prés verts,
Et c'était un esprit avant d'être une femme.
Son regard reflétait la clarté de son âme.
Elle me consultait sur tout à tous moments.
Oh! que de soirs d'hiver radieux et charmants
Passés à raisonner langue, histoire et grammaire,
Mes quatre enfants groupés sur mes genoux, leur mère
Tout près, quelques amis causant au coin du feu !
J'appelais cette vie être content de peu !
Et dire qu'elle est morte! Hélas! que Dieu m'assiste !
Je n'étais jamais gai quand je la sentais triste ;
J'étais morne au milieu du bal le plus joyeux
Si j'avais, en partant, vu quelque ombre en ses yeux.

Victor Hugo, Les contemplations

21 novembre 2014

La nécessité de chanter

Je n'avais jamais pensé qu'un jour je prendrais des cours de chant. 

Je n'ai pas un don particulier pour cette discipline. Je m'y adonnais peu, à part à l'école en classe de musique, à la messe (sic!) ou parfois dans des soirées avec des amis. Très rarement, je fredonnais sous la douche, massacrant les chansons en m'amusant. Le chant était assez inexistant dans ma vie et je ne m'en préoccupais pas. 

Pourtant un soir, je me suis aperçue que chanter était un moyen d'expression extraordinaire, un cadeau de la vie de nous avoir doté chacun à la naissance d’une voix au timbre unique. Je ne saurais décrire ce que j'ai ressenti ce soir-là, c'était un besoin presque animal, primitif. 

J'ai commencé les cours de chant il y a six semaines. Certains cours sont difficile émotionnellement. J’ai l’impression d’être nue, dépouillée de mes certitudes. Souvent je n’ose pas donner pleine puissance à ma voix. Certains sons restent encore fébriles, comme perdus dans les tréfonds de mon être, là où s’entassent mes coffres de peurs qu’il est temps de vider.

Je me sens timide, gênée. Parfois la honte m'envahit, celle qui fait que l'on se sent petit, pas à la hauteur, pas assez doué, pas assez bien. Plusieurs fois, j'ai eu envie d'abandonner. Je me disais que ce n'était pas fait pour moi, inutile, à quoi bon puisque je n'avais pas naturellement un don  pour cet art. Pourtant, au fond de moi, résonnait cette voix qui voulait que je lui fasse de la place.

J'apprends à accepter de ne pas chanter juste, à laisser au corps et au coeur le temps, la patience de se révéler, de se dépoussiérer. Chanter m'autorise à dévoiler une partie de mon âme que je n'arrive pas à dire ni à écrire. Chanter allège les poids que j'ai sur mon estomac et  les transforme en plumes d'or.

Hier soir, dans ma cuisine, en préparant le dîner, j’ai chanté à en faire trembler les fenêtres, chanté à en déranger les voisins, un chant profond, revigorant, qui m’a émue aux larmes, l’écho d'une voix qui s’est tue pendant trop longtemps. 

18 novembre 2014

Le vide

Plus d'un mois sans un mot écrit, sans quelques lignes griffonnées sur un carnet. Mon clavier est mutique. Silence radio. Le calme plat. Comme un téléphone mis en mode silence qu'on oublie de réactiver. Cela m'a semblé comme une mort intérieure. 

La page blanche totale. Pire que blanche, la page invisible, l'absence de page. Pas même une idée. Un océan de riens. L'insomnie me fait tellement mal que j'ai l'impression parfois qu'elle me fige intérieurement et m'ampute d'une partie de mon ressenti. 

C'est une période que j'essaie pourtant d'accueillir avec bienveillance. Je ne l'aime pas particulièrement mais elle vient me rappeler ma vulnérabilité et la nécessaire humilité en toute chose. C'est un cadeau déguisé de la vie qui a juste un emballage déplaisant.

 J'aimerais des mots qui coulent comme les gouttes de pluie le long des vitres ces jours-ci. Des mots doux et puissants. Des mots comme des perles d'argent qui viennent mourir à mes fenêtres. 

2 novembre 2014

Poème de novembre

Toi-moi
Par l'univers-planète univers à toute bride 
Par l'univers-bourdon dans chaque cellule du corps

Par les mots qui s'engendrent 
Par cette parole étranglée 
Par l'avant-scène du présent 
Par vents d'éternité

Par cette naissance qui nous décerne le monde

Par cette mort qui l'escamote

Par cette vie

Plus bruissante que tout l'imaginé

TOI
Qui que tu sois! 
Je te suis bien plus proche qu'étranger.
Andrée Chedid, Poèmes pour un texte

3 octobre 2014

Village abandonné

Cet été en Croatie, mes pas m'ont emmené vers ce hameau abandonné. Une dizaine de maisons en pierre serties de volets vert émeraude blanchis par le soleil et l'iode, me regardaient. 

Çà et là, la nature avait repris ces droits. Un tapis de mauvaises herbes ornait les pavés de la place principale. Les jardins étaient encerclés de ronces et d'herbes hautes. 

Les villages abandonnés sont fascinants et intrigants. Les habitants ont-ils tous quitté les lieux au même moment? Pourquoi ces maisons n'ont-elles pas trouvé de nouveaux acquéreurs?

Pas une âme, pas un cri, pas même des pas qui claquent au loin, juste le souffle du vent. 
Pourtant nous regardions  mon ami et moi chacune de ces maisons attentivement et nous attendions que quelque chose se passe. Comme si ce village pouvait reprendre vie à tout moment, comme si quelqu'un allait surgir à l'improviste d'une des portes d'entrée et traverser la place. 

1 octobre 2014

Poème d'octobre

Les grenades

Dures grenades entr'ouvertes
Cédant à l’excès de vos grains,
Je crois voir des fronts souverains
Éclatés de leurs découvertes !

Si les soleils par vous subis,
Ô grenades entre-bâillées,
Vous ont fait d’orgueil travaillées
Craquer les cloisons de rubis,

Et que l’or sec de l’écorce
À la demande d’une force
Crève en gemmes rouges de jus,

Cette lumineuse rupture
Fait rêver une âme que j’eus
De sa secrète architecture.


Paul Valéry, Charmes

29 septembre 2014

Cette fille-là

Si je ne suis pas cette fille-là, qui suis-je alors? Qui suis-je derrière mon éducation, derrière les conventions? Si mes croyances les plus profondes sont erronées, qui suis-je alors? 

N'est-ce pas le sous-titre de mon blog"a meaningful life" "une vie qui a du sens". Quel est ce sens pour moi?

Je ressens depuis quelques temps déjà une mue, comme une ancienne peau dont je ne sais que faire et une nouvelle que je ne connais et ne comprend pas encore bien.

28 septembre 2014

Ton ombre gracile

Le reflet de ton âme coiffe les pavés de dentelle gris perle
Des rayons de larmes

La ville s’évanouit sous des brouillards argentés
Miroirs de nos nuits inachevées

L’empreinte de ton souvenir perle dans les gouttières des toits endormis
L’écho de ta voix se dissipe dans les fleurs de l’orage

Une flaque de soie lave ton ombre gracile
emportant avec elle les débris des saisons fanées
Sans toi l’horizon se couche dans l’oubli

24 septembre 2014

Au pays de l'indicible

Laisse-moi t’emmener en voyage
Au pays de l’indicible
Dénouer un à un tes rubans de chagrin
Traverser les étangs gelés de ton âme

Laisse-moi peindre tes silences
M’étourdir dans les arômes de ton rire

Laisse-moi te couvrir de baisers parfumés
T’offrir des colliers de promesses enneigées

Laisse-moi te réciter des prières tissées d’étoiles
Dans le sillage des nuits fauves
Là où se rencontrent l’aube et la terre

18 septembre 2014

En face

Un linge pâle à la fenêtre
Ondule sous l’écho de ton rire.
L’oiseau de printemps virevolte
Au-dessus des toits de tuiles.
Je cherche le paysage de tes yeux
dans les plis du vent.

17 septembre 2014

Livre vivant

J’annote les livres, je souligne certains passages. Une fois ouvert, le livre devient vivant comme une matière faite pour être froissée, cornée, embrassée. 

Au milieu du livre, une tache de café glisse sur les mots. Certaines pages sont imprégnées d’une larme, d’une goutte de l’eau du bain. D’autres portent des traces de miel en bas de page, témoins de ma gourmandise. L’été, des grains de sable se nichent entre les lignes. Le livre s’invite dans mon quotidien et partage mes plaisirs et mes peines.

N’est-ce pas Kandinsky dans son ouvrage Du spirituel dans l’art et dans la peinture en particulier qui disait de Cézanne qu’ «il savait faire d’une tasse à thé une créature douee d’une âme, ou plus exactement reconnaître dans cette tasse un être. Il élève la "nature morte » à un niveau tel que les objets extérieurement «morts» deviennent intérieurement vivants. Il traite ces objets de la même façon que l’homme, car il avait le don de voir partout de la vie intérieure. » 

Le livre est vivant. Je lui offre mes yeux, il me donne le monde.

15 septembre 2014

Au parc

Allongée dans l’herbe, j'ai souri en pensant à Eckart Tollé. Je me suis souvenue du début de l’ouvrage Le pouvoir du moment présent dans lequel il raconte avoir passé ses journées  pendant deux ans dans un parc à apprécier la vie.

Je me suis rendue compte que je n'avais pas encore prêté attention aux arbres du parc, au relief de leur écorce, à leur hauteur, à la forme de leurs feuilles. Certains penchaient légèrement vers la gauche. D’autres avaient des branches basses. 

En bordure du parc, je distinguais des marronniers, un saule pleureur, des tilleuls, un érable et un magnolia. Les arbres du fond commençaient à roussir, prémices de l’automne. Je les contemplais un par an, admirant le mouvement aérien de leurs branches sous la brise de septembre. 

Je n’avais jamais autant regardé les arbres et cela m’emplissait de douceur. Je m’enivrais du dégradé de couleurs qu’ils m’offraient: vert émeraude, vert bouteille et vert mousse.

Je me délectais de la beauté de leurs feuilles : arrondies, en amande, pointues, fines, larges. J’étais subjuguée par leurs rainures délicates, par le soleil qui s’y mirait comme un médaillon d’albâtre. 

Pendant ce temps de pur bonheur et de complétude, j’étais en paix. Une paix profonde que je ressentais dans mon plexus solaire qui se détendait petit à petit, dans mes épaules, dans mes doigts de pieds, dans mes paupières. La nature m’apparaissait comme un flux d'or qui se faufilait dans ma bouche et parcourait mes membres. 

Je percevais une intense communion entre la nature et mon intériorité. Elle résonnait dans mon corps. Mon corps ne faisait qu’un avec ce tapis d’herbes et de trèfles, un avec la terre. Je m’émerveillais de cette sublime solitude choisie.

La nature est divine comme elle est, comme chacun de nous. Ce poème de Bing Ying extrait du livre de Fabienne Verdier Passagère du silence me revient en mémoire: 
Humble fleur dressée au creux d’un mur
Ton bonheur d’être toi-même te suffit
Pour être au centre de l’univers

11 septembre 2014

Les mots

J'aime les mots, leur volupté, leur arrogance, leur audace, leur douceur, leur sauvagerie, leur pudeur. Quand j'écris, je suis en vie.

10 septembre 2014

Aller dans la bonne direction

Le doute m'assaille encore parfois dans l'après-midi ou au creux de la nuit: Et si... Et si finalement j'étais faite pour le droit? Je pourrais retourner en cabinet ou en entreprise et mener une vie "normale", avoir un salaire.

Ce doute est encore douloureux. Il survient moins souvent qu'avant parce que je suis chaque jour plus convaincue de mon choix. Mais parfois je n'arrive pas à l'écarter de mon esprit. Il s'empare de moi quelques heures ou bien quelques jours. Je l'écoute. Je ne cherche plus à simplement l'étouffer parce que la vie m'a montré que c'était inutile. Après tout, je sais bien qu'au vu de mes longues études c'est une question légitime. 

Je n'oublie pas mes interrogations du passé. Est-ce cela l'essence de ma vie? Comment puis-je me rapprocher davantage de ce pourquoi je suis ici sur terre? La profession d'avocat est passionnante mais je ne crois pas que j'aurais pu exprimer toute ma palette d'émotions et devenir celle que je suis.

N'est-ce pas la dynamique intellectuelle, le statut social et le confort matériel qui me poussaient vers cette voie? Mais qu'en est-il de ma créativité? De ma sensibilité? J'ai envie de travailler pour une cause qui me tient à coeur. 

Je ne sais pas encore quelle direction donner à ma vie. Faut-il toujours savoir quelle direction donner à sa vie? Faut-il toujours être dans l'action, dans le faire? Je cherche une direction qui ait un sens et non pas empiler les objectifs et faire les choses les unes après les autres comme une liste de courses sans fin, qui n'aurait pas de sens sinon de m’occuper l'esprit pour que je ne sente plus ce vide en moi. 

Je ne souhaite pas me jeter dans le faire juste pour ne pas souffrir et ne plus Être. J'ai envie d'Être sans que mon bonheur ne soit conditionné par la réalisation avide d'objectifs infinis. Être simplement heureuse d'être en vie, de respirer, d'admirer la lumière du jour, d'avoir des rêves. J’ai besoin de spiritualité, de chercher mon essence, de creuser, de comprendre le sens de la vie, le sens de ma vie. 

9 septembre 2014

Le goût des choses anciennes

Attirée par ce qui a une histoire, un vécu, j’aime les meubles et objets qui traversent le temps. Je me surprends à rêver et à imaginer la vie de leurs différents propriétaires.

Je chine dans les brocantes, les vide-greniers, les marchés. Il m’arrive de tomber en extase devant les détails d’un meuble crée par un artisan. Je récupère aussi des objets de famille. 

Il y a six mois, j’ai vu une annonce d’un « vide-maison » dans un journal. Leur grand mère étant morte, ses petits-enfants après avoir choisi les meubles et objets qui les intéressaient, ont organisé « un vide-maison ». Curieuse, je m’y suis rendue sans trop savoir à quoi m’attendre. J’ai été charmée par cette maison 1920 douce et bienveillante qui sentait les livres jaunis par le temps.

Une cuisine comme si sa propriétaire y était encore et qu’elle s’était absentée pour faire une course: des louches, des casseroles cabossées, des instruments en bois, des assiettes en porcelaine de Gien, des brocs, des plats en terre cuite, un casse-noix, des poêles d’avant la période Téflon et des passoires un peu gondolées. La cuisine donnait sur un petit jardin bien entretenu. 

L’étage composé de trois chambres est presque vide. Un lit d’une personne et-demi semblable à ceux qui se trouvent chez mes grands-parents, une immense armoire en chêne. Je ressens un peu de nostalgie d’un temps qui n’existe plus.

Dans la salle à manger, des livres et des bibelots. Mes yeux s’arrêtent sur ces quatre chaises. Je suis conquise par leur finesse, leur courbure délicate. Elles m’appellent, m’ordonnent de les emporter avec moi. Elles trouveront refuge dans mon salon. 

Une fois rentrée, je les regarde. Je sens l’âme, la présence de leur ancienne propriétaire, cette vieille dame qui me sourit. Elle sait que je prendrais soin de ses chaises.

6 septembre 2014

Notre part sacrée

Parfois trompée par les apparences, je me suis égarée sur les sentiers du monde et ai perdu ma confiance en moi, en la vie. Bercée par les illusions, j'en ai oublié ma part sacrée.

Le sacré est ce qu'il y a d'inaltérable, ce que ni la mort ni les intempéries de la vie ne sauraient reprendre. Nous possédons tous ce sacré quelque soit notre parcours de vie. Il se niche au creux de notre être, là où il n'y a de place que pour le cœur.

Habitée par la nécessité intérieure d'explorer les souterrains de mon âme, je recherche sans cesse des traces de sacré dans les plis de l'univers.

En prêtant davantage attention à ma respiration, en écoutant les murmures du silence, en m'efforçant de sentir les frétillements de la nature, en contemplant le cycle immuable des saisons et de la lune, en tendant la main à l'autre,  je me rapproche de ce sacré. Je laisse alors mon âme danser sous la voûte colorée de l'univers. 

Lorsque nos rêves et nos désirs sont en accord avec notre part sacrée, nous rayonnons.  Notre vie et celle des autres est illuminée de cette source de joie inépuisable. 

1 septembre 2014

Poème de septembre

Je n'ai pas besoin d'argent

Je n’ai pas besoin d’argent.
J’ai besoin de sentiments,
de mots, de mots choisis avec soin,
de fleurs comme des pensées,
de roses comme des présences,
de rêves perchés dans les arbres,
de chansons qui fassent danser les statues,
d’étoiles qui murmurent à l’oreille des amants.
J’ai besoin de poésie,
cette magie qui allège le poids des mots,
qui réveille les émotions et donne des couleurs nouvelles.

Alda Merini


Io non ho bisogno di denaro

Io non ho bisogno di denaro
ho bisogno di sentimenti
di parole
di parole scelte sapientemente
di fiori detti pensieri
di rose dette presenze
di sogni che abitino gli alberi
di canzoni che facciano danzare le statue
di stelle che mormorino
all'orecchio degli amanti.
Ho bisogno di poesia
questa magia che brucia
la pesantezza delle parole
che risveglia le emozioni e dà colori nuovi.  

Alda Merini

31 août 2014

Les profondeurs de mon cœur

Je sonde les profondeurs de mon cœur. Le paysage y est lumineux et brumeux en même temps: une clarté aveuglante tachetée de pénombre.

Pourquoi cela fait-il mal à cet endroit? Pourquoi suis-je agitée à cette pensée? Quel sentiment m'habite à cet instant? Qu'est-ce-que recèlent cette gêne et cette douleur infime mais pourtant perceptible? Font elles écho à quelque chose de plus ancien? 

Je n'ai pas de réponse à ces nombreux questionnements. Je navigue en eaux troubles. Patience. La vie me répondra une autre fois. 

19 août 2014

La légèreté du sud

Le sud, le parfum de la pinède, les bougainvilliers fushia, les guirlandes d'eau salée, la roche ocre, s'abandonner à l'instant, le soleil de la fin du jour, des rires et des bulles, de la complicité, des amitiés naissantes et d'autres anciennes.

Les grandes tablées, un mariage bohème à la plage, les échappées belles en voilier entre la presqu'île de Giens et Porquerolles, nos peaux ambrées, nos cœurs nacrés, des regards de bienveillance, du sable au fond des poches, des effluves de liberté dans nos yeux.
 
 

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