18 juin 2014
17 juin 2014
Poème de juin
Je t’aime
Je t’aime pour toutes les femmes que je n’ai pas connues
Je t’aime pour tous les temps où je n’ai pas vécu
Pour l’odeur du grand large et l’odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond pour les premières fleurs
Pour les animaux purs que l’homme n’effraie pas
Je t’aime pour aimer
Je t’aime pour toutes les femmes que je n’aime pas
Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien qu’une étendue déserte
Entre autrefois et aujourd’hui
Il y a toutes ces morts que j’ai franchies sur la paille
Je n’ai pas pu percer le mur de mon miroir
Il m’a fallu apprendre mot par mot la vie
Comme on oublie
Je t’aime pour ta sagesse qui n’est pas la mienne
Pour la santé
Je t’aime contre tout ce qui n’est qu’illusion
Pour ce cœur immortel que je ne détiens pas
Tu crois être le doute et tu n’es que raison
Tu es le grand soleil qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi.
Pour l’odeur du grand large et l’odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond pour les premières fleurs
Pour les animaux purs que l’homme n’effraie pas
Je t’aime pour aimer
Je t’aime pour toutes les femmes que je n’aime pas
Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien qu’une étendue déserte
Entre autrefois et aujourd’hui
Il y a toutes ces morts que j’ai franchies sur la paille
Je n’ai pas pu percer le mur de mon miroir
Il m’a fallu apprendre mot par mot la vie
Comme on oublie
Je t’aime pour ta sagesse qui n’est pas la mienne
Pour la santé
Je t’aime contre tout ce qui n’est qu’illusion
Pour ce cœur immortel que je ne détiens pas
Tu crois être le doute et tu n’es que raison
Tu es le grand soleil qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi.
Paul Eluard, Le Phénix
16 juin 2014
14 juin 2014
Ma part d'ombre
Je suis inquiète parce que je me rends compte
que cette fois-ci, c'est plus grave que d'habitude.
Ces dernières années,
j'essayais de contourner comme je pouvais ma forte anxiété. Je prenais sur
moi avec difficulté. Je m’étais résignée à vivre avec, à la subir avec son
lot de souffrances. Bien qu’insupportable, c’était devenu presque "normal" d’avoir fréquemment des crises d’angoisse.
Mon anxiété a commencé à m'envahir davantage, à déborder, devenant
permanente, invalidante et invivable. Je me disais que ça allait
passer. Derrière mon insomnie chronique et mon hyper-vigilance se
cachent pourtant bien plus qu'une angoisse passagère.
Elles abritent mes maux d'enfant, les douleurs
enfouies, les non-dits, les carences. Tout ce que j'ai
essayé d’étouffer et de masquer tant bien que mal pour survivre mais qui
demeurait là, planqué, à l’affût d'un moment de faiblesse
pour se réinviter dans ma vie.
J'ai peur d'aller creuser plus profond du côté de ma part sombre même si je
sais que c'est devenu vital. J'ai l'impression de m'y être déjà tant
attelé par le passé. Je suis préoccupée à l’idée de découvrir qu'il
s'agit peut-être d'un puits sans fond.
Il va falloir affronter ces fêlures, les
écouter encore plus et cela m'effraie. Il faudra aller massacrer les fausses
croyances, ces fantômes malveillants. Lâcher prise et faire le deuil
de ce qui n'existera jamais.
Chercher celle que je suis vraiment derrière les
apparences, celle que je n'ai pas assez écoutée, celle que
j'ai négligée comme d'autres l'avaient fait avant.
Inscription à :
Articles (Atom)