Je ressens cette humanité que l'on partage, cette universalité entre nous, l'errance commune de nos coeurs. Nos vies submergées un temps par le désespoir, la honte, la peur, la solitude. Nos vies sauvées par le chant, le rêve, la passion, l'enthousiasme, l'amour à en devenir fou. Sa créativité et son grain de folie ruissellent sous son manteau de feutre. Je la vois vivre, se mouvoir comme si personne ne la regardait, derrière une fenêtre entrebâillée d'où ses rêves s'envolent pour recouvrer la liberté.
Je ne m'attache plus seulement à ce qu'elle me raconte, à ce discours policé récité par habitude ou par crainte. Ce n'est pas cela qui m'intéresse. Je cherche à voir ce qu'elle ne montre pas mais qui transparaît. Je vis pour cette connexion d'âme à âme, l'évasion arrachée à l'ordinaire.
Sa vérité se répand sur les chutes de mots prononcées par inadvertance, tournoie dans le ciel ridé du soir. Je m'enroule dans ce moment d'éternité et je suis heureuse. J'ai alors l'impression de m'être rapprochée de l'essence de cette personne et que nous ne faisons qu'un avec l'univers. Et je suis en paix.
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