Je suis inquiète parce que je me rends compte
que cette fois-ci, c'est plus grave que d'habitude.
Ces dernières années,
j'essayais de contourner comme je pouvais ma forte anxiété. Je prenais sur
moi avec difficulté. Je m’étais résignée à vivre avec, à la subir avec son
lot de souffrances. Bien qu’insupportable, c’était devenu presque "normal" d’avoir fréquemment des crises d’angoisse.
Mon anxiété a commencé à m'envahir davantage, à déborder, devenant
permanente, invalidante et invivable. Je me disais que ça allait
passer. Derrière mon insomnie chronique et mon hyper-vigilance se
cachent pourtant bien plus qu'une angoisse passagère.
Elles abritent mes maux d'enfant, les douleurs
enfouies, les non-dits, les carences. Tout ce que j'ai
essayé d’étouffer et de masquer tant bien que mal pour survivre mais qui
demeurait là, planqué, à l’affût d'un moment de faiblesse
pour se réinviter dans ma vie.
J'ai peur d'aller creuser plus profond du côté de ma part sombre même si je
sais que c'est devenu vital. J'ai l'impression de m'y être déjà tant
attelé par le passé. Je suis préoccupée à l’idée de découvrir qu'il
s'agit peut-être d'un puits sans fond.
Il va falloir affronter ces fêlures, les
écouter encore plus et cela m'effraie. Il faudra aller massacrer les fausses
croyances, ces fantômes malveillants. Lâcher prise et faire le deuil
de ce qui n'existera jamais.
Chercher celle que je suis vraiment derrière les
apparences, celle que je n'ai pas assez écoutée, celle que
j'ai négligée comme d'autres l'avaient fait avant.
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